A travers cet axe, notre ambition est de faire de notre pays un Etat démocratique stable et fort. Cet Etat, bâti sur l’architecture de la constitution de novembre 2010 est une république unitaire couvrant l’espace territorial actuel dans son intégralité.
Cet Etat, fort de sa stabilité, sera en mesure de garantir les droits et liberté aux citoyens et de leur assurer les conditions de prospérité individuelles tout en restant exigeant sur l’accomplissement de leurs devoirs individuels et collectifs et ferme sur le respect de la loi. Pour atteindre cet objectif, nous veillerons à assurer une bonne gouvernance politique, économique et administrative ainsi que la promotion d’une justice équitable et accessible à tous.
En matière de gouvernance politique, notre pays a connu des avancées importantes ces dernières années avec la stabilité institutionnelle et l’organisation réussie des élections générales, ayant abouti à l’avènement de la première alternance politique. Pour pérenniser ces acquis, nous entendons prendre des mesures consistant à :
Les médias jouent aussi un rôle fondamental dans l’instauration de la paix et la consolidation des institutions républicaines. C’est pourquoi ils sont qualifiés de 4ème pouvoir.
Pour bâtir sur les progrès enregistrés ces dernières années, nous poursuivrons les efforts de renforcement de la liberté de presse. Cela se traduit par l’amélioration de l’environnement juridique et professionnel du secteur des médias, la modernisation des organes de presse publics et la suppression des zones d’ombres pour la radio et la télévision nationales ainsi que la finalisation de l’installation de la Télévision Numérique Terrestre.
Nous poursuivrons également les efforts de couverture en infrastructures et services d’information. En particulier, chaque Maison du pays sera dotée d’une radio communautaire. Par ailleurs, l’accès sera mis sur la sensibilisation des acteurs des médias notamment privés sur la communication en temps de crise.
La bonne gouvernance économique est fondamentale pour le progrès économique et social du pays et l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Sur le plan économique, notre ambition est de consolider la dynamique de la création de la richesse observée ces dernières années en portant le taux de croissance annuel moyen à 8% et en transformant la structure de notre économie. Cela suppose un cadre macroéconomique solide et stable, l’amélioration du financement de l’économie nationale, et l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique.
Les objectifs de stabilisation du cadre macroéconomique visent le respect des critères communautaires en matière d’inflation, de déficit budgétaire et de l’endettement public. Concernant l’inflation, nous prendrons toutes les mesures pour assurer la stabilité des prix, notamment des produits de consommation courante à travers les mesures de redistribution. Relativement au déficit budgétaire, en plus des efforts de mobilisation des recettes internes, les actions porteront sur la maitrise et l’assainissement des dépenses publiques. En ce qui concerne la dette, nous adopterons une politique d’endettement prudent, en privilégiant la dette concessionnelle et les instruments de financement à faible incidence budgétaire.
En matière de financement, l’action sera d’abord mis sur la mobilisation des ressources internes. A ce titre, les actions porteront principalement sur :
En ce qui concerne la mobilisation des ressources extérieures, l’accent sera mis sur l’amélioration des capacités d’absorption de l’économie et le renforcement de la coopération au développement. Ces efforts se traduiront notamment par :
Ces mesures seront accompagnées par le rehaussement des fonds alloués pour la réalisation des études de faisabilité des projets et programmes, l’organisation d’une table ronde pour le financement du PDES 2022-2026, l’opérationnalisation effective du dispositif institutionnel de sélection des projets et programmes, le renforcement du cadre de dialogue avec les partenaires Techniques et Financiers et la mise en place d’une banque des projets et programmes de qualité.
La bonne gouvernance administrative concerne les initiatives de modernisation de l’Administration pour améliorer la qualité de fourniture des services publics
Nous mettrons en œuvre des actions fortes dans le sens de la promotion de la culture du mérite, de la lutte contre la corruption et de la promotion des valeurs d’éthique et de déontologie dans les services publics. Pour encourager la culture du mérite, il sera institué un système d’évaluation/sanction/récompense des travailleurs des secteurs public et parapublic sur la base de critères objectifs.
En plus, des initiatives innovantes seront mises en œuvre pour améliorer l’efficacité et la performance des services publics. Elles porteront notamment sur l’opérationnalisation effective du budget-programme, le déploiement d’un système de gestion des emplois et des compétences dans les principaux secteurs de fourniture des services publics, la dématérialisation systématique des procédures de l’Administration publique, ou encore le renforcement du système de sécurité sociale des agents de l’Etat. Par ailleurs d’autres mesures seront prises pour améliorer les conditions de vie des retraités parmi lesquelles l’institution d’un capital de départ à la retraite et la mensualisation des pensions.
Enfin, compte tenu du rôle primordial des entreprises publiques dans le développement économique du pays, d’importantes reformes seront entreprises pour renforcer leur efficacité. Il convient de citer entre autres :
La modification, sur la base des dispositions permanentes du code OHADA, de la loi sur les entreprises publique pour prendre en compte les catégories non prévues, mieux affirmer leur mission de développement et renforcer le mécanisme de redevabilité et des contrôles ;
La révision du mode de désignation des membres des Conseils d’Administration des entreprises publiques conformément aux objectifs qui leur sont assignés ;
La mise en place d’un système de contrat de performance des entreprises publics auquel sera indexée une partie de la rémunération de leurs dirigeants ;
La création d’un cadre de redevabilité au haut niveau pour encourager les entreprises performantes et envisager des mesures de correction pour les contre-performances
La bonne gouvernance est également nécessaire au niveau des entités décentralisées
Nous entendons consolider les avancées enregistrées en matière de décentralisation avec la mise en œuvre des actions concrètes dans le sens de l’amélioration de la viabilité économique des communes, de la qualité de la gouvernance administrative et financière des entités décentralisées et de la transparence et l’implication plus active des citoyens dans la conduite des affaires publiques.
Nous nous attèlerons aussi à restaurer la crédibilité et l’efficacité des collectivités territoriales pour une structuration conventionnelle à la base. Dans ce cadre, un mécanisme intégré d’accompagnement sera mis en place afin d’appuyer l’exploitation des potentialités économiques des communes suivant leurs spécificités. De même, des mesures seront prises pour rendre effective la fonction publique territoriale et accélérer le processus de transfert concomitant des compétences et des ressources de l’Etat aux Collectivités Territoriales.
La justice, l’équité et les droits humains constituent également un pilier fondamental pour la construction de l’Etat de droit et la consolidation des institutions démocratiques et républicaines.
A ce niveau, notre action visera principalement l’amélioration de notre système judiciaire afin qu’il soit plus équitable et accessible à tous, avec en toile de fond, une lutte résolue contre la corruption. Pour ce faire, nous entendons poursuivre et consolider les efforts jusque-là consentis à travers :
La poursuite des reformes juridique et institutionnelle, et la mise en œuvre d’un programme de dématérialisation des procédures judiciaires et délivrance des actes de justice ;
La définition claire des délais légaux de traitement des affaires judiciaires en toutes matières et le renforcement du dispositif juridique et institutionnel de suivi de la performance des acteurs judiciaires ;
Le renforcement progressif des capacités de l’Ecole de Formation Judiciaire du Niger pour en faire un Pole d’Excellence pour la formation des acteurs judiciaires ;
L’élargissement de la carte judiciaire avec la création des tribunaux dans chaque chef-lieu de département, et
L’installation des juridictions spécialisées
Nous entendons également développer des instruments et une culture de lutte contre la corruption en mettant un accent particulier sur :
L’évaluation et le renforcement du dispositif de lutte contre la corruption et les infractions assimilées en vue d’améliorer son efficacité en matière de prévention et de lutte contre la corruption,
La pédagogie de l’exemple au sommet de l’Etat et à tous les niveaux de l’administration de l’Etat et de ses démembrements,
La sensibilisation des agents de l’Etat à l’éthique, la déontologie et la morale républicaines.
De même, nous veillerons à une protection accrue des droits et des Libertés fondamentales des citoyens, au renforcement de l’arsenal juridique et du dispositif institutionnel de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants et toutes formes de traitements inhumains et dégradants surtout à l’égard des femmes et des enfants.
Enfin, nous poursuivrons les efforts en vue d’honorer les engagements internationaux à travers notamment l’harmonisation de la législation nationale avec les textes internationaux auxquels le Niger a souscrit ainsi que par l’élaboration et la présentation des rapports aux organes des traités.
En matière de diplomatie économique, l’accent sera mis sur la coopération régionale et continentale. En effet un plaidoyer politique continu sera mené en faveur de l’intégration régionale sur le plan monétaire ainsi que dans la perspective de l’établissement des institutions financière de l’Union Africaine. Par ailleurs, compte tenu de l’importance de notre diaspora, le Haut Conseil des Nigériens de l’Etranger sera redynamisé afin de créer des conditions favorables à leur contribution au développement du pays.
Pour ce qui est de l’efficacité des dépenses publiques, elle se traduira par la définition des politiques de stratégies sectorielles en lien avec les orientations nationales, l’élaboration d’un plan de développement à moyen de terme pour la déclinaison opérationnelle des orientations nationales et le renforcement des capacités en matière de production des statistiques fiables. Puis, afin d’établir une cohérence entre les dépenses et les résultats, Nous accélérons l’appropriation et la mise en œuvre effective du budget-programme. De même, un accent particulier sera mis sur la célérité et la transparence des procédures de passation de marché ainsi que le contrôle a posteriori des projets d’investissement.
En outre, afin de mieux appréhender la dynamique de notre population et de ses besoins, le 5ème Recensement General de la Population et de l’Habitat sera réalisé.
Ainsi, l’économie nigérienne a fait preuve de résilience face aux effets des chocs climatique et sécuritaire. Selon les dernières estimations, en terme nominal, la richesse créée (PIB) afficherait un taux de croissance de 4,6% en 2021. Cette évolution interviendrait dans un contexte de relative augmentation du niveau général des prix. En effet, l’inflation a progressé de 0,9 point de pourcentage pour s’établir à 3,8% du fait de la hausse des prix à l’importation en lien avec la reprise de l’économie mondiale. Au plan national, le déficit de la campagne agro-pastorale a également contribué aux tensions inflationnistes même si elles sont atténuées par les actions d’appui à la consommation des ménages vulnérables (distributions gratuites, ventes à prix modérés, etc.). Ainsi, du fait de ce contexte d’augmentation généralisée des prix, la richesse créée serait accrue de 1,3% en termes réels.
Avec un accroissement respectif de 4,1% et 4,4%, les secteurs secondaire et tertiaire contribueraient de 6,7% et 6% points de pourcentage à la croissance économique. Le secteur secondaire est tiré par l’amélioration des activités extractives notamment la production du pétrole et les carrières. En plus, des efforts dans le domaine de la construction, de l’activité manufacturière, de la production et de la distribution d’eau et d’électricité ont également contribué à l’accroissement du secteur secondaire. Quant au secteur tertiaire, sa croissance est principalement liée à celles des branches de transport, de communication, des administrations publiques ainsi que d’hôtellerie et restauration. Les dépenses de soutien à la consommation des ménages vulnérables (distributions gratuites, ventes à prix modérés, etc.) ont le plus contribué à la croissance des administrations publiques. La croissance du secteur primaire a baissé de 4,5% du fait du déficit de la campagne agricole, ce qui affecterait les revenus des ménages ruraux. Du point de vue de la demande, la création de la richesse est tirée par la consommation des biens et services qui a progressé de 4,4 points de pourcentage. S’agissant de l’investissement, il a varié de 1,8 point de pourcentage en lien avec la performance du secteur privé pour se fixer à 31,7% du PIB. En lien avec l’évolution de l’activité économique et les actions publiques en faveur du développement, l’offre de monnaie a augmenté de 8% en variation nominale en 2021.
Le déficit budgétaire (dons compris) reste inchangé par rapport à son niveau de 5,3% en 2020. Quant au ratio de la masse salariale, il s’est amélioré en passant de 39,1% en 2020 à 37,6% en 2021, pour une norme communautaire de 35%. Le poids de la dette par rapport au PIB (47,8%) demeure en dessous de la norme communautaire de 70%. Le risque d’endettement reste modéré du fait notamment de la politique prudente privilégiant l’emprunt concessionnel.
En variation annuelle, les IDE ont progressé de 86,9% par rapport à 2020. En valeur nominale, ils sont passés de 206,7 à 386,5 milliards. Cette progression des IDE serait en lien avec la relance de l’activité économique et la levée progressive des restrictions à la mobilité des personnes et des biens. En plus, les investissements de portefeuille sont passés de 7,6 milliards à 111,4 milliards. Ces efforts de mobilisation du financement extérieur auraient atténué le déficit du solde courant. Globalement, le solde de la balance de paiement s’est amélioré par rapport à son niveau de 2020.
Ainsi, les ressources internes ont progressé de 5,3% pour s’établir à 898 milliards. La performance dans la mobilisation des recettes fiscales (11,4%) est principalement portée par celles des impôts sur les biens et services (19,1%) et sur les revenus (14,3%). Le taux de pression fiscale a progressé de 0,6 point de pourcentage pour s’établir à 10,2%. Le financement bancaire a également progressé par rapport à 2020. En effet, le crédit accordé à l’économie a augmenté de 15,4% en variation nominale. Cette progression serait imputable à l’évolution du secteur de service et de la transformation. Ce crédit accordé à l’économie bénéficierait principalement aux activités du commerce, de la construction et de la communication. Par ailleurs, les conditions de financement de l’économie seraient renforcées avec la création et l’opérationnalisation du Fonds d’appui aux petites et moyennes entreprises et industries (FONAP) et le Fonds de Développement de l’Inclusion Financière (FDIF).
Ce montant se répartit en 603,2 milliards d’emprunts et 716,2 milliards de dons. La mobilisation des ressources a été plus importante pour le domaine de la gouvernance (355,7 milliards), suivi de l’hydraulique (294,5 milliards) et des infrastructures de transport (168,4 milliards). De plus, les négociations sont bien avancées pour le financement de plusieurs projets notamment, la Plateforme Intégrée pour la Sécurité de l’Eau (PISEN), le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS), le Programme de Résilience du Système Alimentaire de l’Afrique de l’Ouest pour le Niger (FSRP), le Projet Communautaire de Relèvement et de Stabilisation au Sahel (PCRSS) et le Projet Haské.
La qualité de l’exécution des dépenses publiques a été renforcée avec la rationalisation des procédures des dépenses exceptionnelles. En effet, la proportion des dépenses utilisant des procédures exceptionnelles s’est améliorée de 2 points de pourcentage en 2021.
En effet, le pays a présidé pour une deuxième fois (décembre 2021 après septembre 2020) le Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non-permanent.
Durant son mandat, il a porté plusieurs résolutions notamment la résolution 2616 (2021) sur la circulation des armes légères et de petit calibre dans les situations de conflit. De même, la représentation sous régionale de l’OCI relative à l’Action Humanitaire a été érigée en Commission régionale pour le Sahel et le Bassin du lac-Tchad. Globalement, l’offensive diplomatique, à travers la signature de plusieurs accords, a contribué à la sécurisation des personnes et leurs biens ainsi que la mobilisation des ressources extérieures pour le financement du développement.
Toutes les Institutions de la République issues des élections générales de 2020-2021 ont été installées et fonctionnent régulièrement. La lutte contre la corruption a été intensifiée à travers les opérations de contrôle (73 rapports produits) des recettes et des dépenses de l’État, ce qui a permis de recouvrer plus de 11 milliards. De même, une attention particulière a été accordée à la crédibilité des examens et concours avec plus de 32 supervisions en 2021. Cette dynamique de lutte contre la corruption doit être amplifiée pour améliorer le rang du Niger en matière de perception de la corruption (124ème selon l’indice de Transparency international en 2021).