Nous entendons mettre un accès particulier sur des secteurs favorisant un développement soutenu du capital humain : éducation, santé, jeunesse, sports et cadre de vie.
En ce qui concerne l’éducation, les actions majeures envisagées permettront de relever les principaux défis liés à l’accès, à la qualité du système d’enseignement et d’apprentissage, ainsi qu’à l’adéquation de l’offre de formation aux besoins du marché de l’emploi.
S’agissant de l’accès à l’éducation, les actions porteront sur l’amélioration de la disponibilité des infrastructures et du personnel enseignant. Pour ce qui est des infrastructures, nous envisagerons de mettre en œuvre un vaste programme de construction de classe pour remplacer progressivement les classes en paillotes, du préscolaire au secondaire. Pour ce faire, des modèles alternatifs à faible couts et mieux adaptés à notre environnement seront développés. Un accent particulier sera mis sur le besoin de la scolarisation et du maintien de la jeune fille à l’école avec la création d’internats et de collèges de proximité. Ces efforts de construction d’infrastructures scolaires s’inséreront dans une vision globale visant la réactualisation et le respect de la carte scolaire mettant fin à l’anarchie dans la création des établissements scolaires.
Le deuxième aspect de l’accès à l’éducation est la disponibilité des enseignants. A ce niveau, il sera mis en place un mécanisme dynamique de formation et de recrutement conformément à l’évolution des effectifs scolarisables.
Concernant le défi de l’éducation lié à la qualité, il sera pris en charge à trois niveaux : la revalorisation de la fonction de l’enseignant, l’introduction du numérique et la réforme des programmes d’enseignement.
La revalorisation de la fonction de l’enseignant passe d’abord par le renforcement de la professionnalisation des acteurs de cette fonction. C’est pourquoi, nous allons restructurer les Ecoles Normales de formation initiale pour qu’elles répondent aux besoins quantitatifs et qualitatifs en enseignants et encadreurs pour les cycles du primaire et du secondaire, conformément aux résultats des différents audits. De plus, nous attendons sécuriser la carrière des enseignants contractuels en leur assurant progressivement le recrutement à la Fonction Public.
L’introduction du numérique vise à combler le déficit en supports pédagogiques à travers la mise à disposition des Tablettes, notamment au niveau du secondaire. Elle permettra également d’améliorer les pratiques pédagogiques et de promouvoir la formation à distance.
Quant aux reformes des programmes d’enseignement, elles mettront l’accent sur le développement de compétences en lecture, en écriture, en mathématique de base et en instruction civique au primaire. Il sera aussi mis en place des programmes de développement d’aptitude à l’apprentissage aux métiers chez l’enfant dès son bas-âge grâce à l’enseignement bilingue avec l’introduction des langues nationales. Au secondaire, l’enseignement des matières scientifiques sera privilégié et renforcé.
Par ailleurs, des stratégies appropriées seront mises en œuvre pour le respect du temps scolaire, et assurer l’éducation des enfants en situation d’urgence et dans les zones d’insécurité.
En matière d’enseignement supérieur, Nous nous investirons à :
A rehausser les capacités d’accueil à travers principalement la réhabilitation des infrastructures universitaires et le renforcement du personnel. De même, les conditions de vie des étudiants seront davantage améliorées sur le plan de l’hébergement, de la restauration et du transport.
A améliorer la qualité de l’enseignement supérieur avec l’objectif de faire de la formation à la demande et la reconversion des jeunes diplômés, un préalable dans les clauses de grands projets structurants. C’est pourquoi Nous entendons mener des reformes curriculaires pour relever le défi de l’adéquation de l’offre de formation aux besoins du marché. Pour ce faire, il est prévu de mettre en place un cadre d’échange permanent réunissant les entreprises et les institutions de formation et de recherche.
A repenser et soutenir l’enseignement supérieur privé, en donnant un cahier de charges aux fondateurs qui seront soumis à un contrat de performance afin que le secteur puisse davantage contribuer au développement de l’enseignement.
A améliorer le pilotage du sous-secteur de l’enseignement supérieur : Nous entendons actualiser la politique nationale en matière d’Enseignement Supérieur et de Recherche. Nous entreprendrons également des actions de normalisation de la gouvernance des Université Publique du Niger à travers l’organisation des élections dans toutes les universités remplissant les conditions. De même, il sera mis un accent sur la normalisation des années académiques du paiement des bourses pour les étudiants et des traitements du personnel d’encadrement.
En matière d’enseignement professionnel, Nous nous engagerons à mettre en place un dispositif de démarche qualité dans le domaine. Pour ce faire, des reformes favorisant une meilleure transition de l’enseignement général à la formation technique et professionnelle seront conduites. Pour rester dans la même logique et satisfaire les besoins du marché, l’offre de formation devra intégrer une stratégie dévalorisation des activités locales. En outre, nous entendons continuer les efforts de régulation de l’apprentissage à travers « l’apprentissage rénové » afin de promouvoir la contribution au développement des métiers porteurs. Pour cela, nous prévoyons d’assure un niveau de qualification des enseignants et formateurs adapté à un développement adapté à un développement conséquent du sous-secteur.
Dans le cadre de la poursuite de l’opérationnalisation des Collèges d’Enseignement Technique et des Centres de Formation aux Métiers, Nos efforts porteront sur le renforcement des infrastructures de formation, avec l’équipement des salles de classes et des ateliers. Il s’agira aussi de poursuivre et de généraliser la création des centres de formation des adultes. Ces centres serviront de lieux de discussions/sensibilisations sur les questions liées à la population, à l’éducation des enfants et au civisme.
Toutes ces actions en faveur de l’éducation démontrent l’intérêt particulier nous accordons à ce secteur. A ce sujet, il entend faire passer la part du budget national pour ce secteur de 20 à 22% en moyenne. Parallèlement, des mesures fortes seront prises pour améliorer la gouvernance de notre système éducatif, promouvoir le respect du temps scolaire ainsi que le système d’orientation scolaire et de régulation des flux, combattre toutes formes de pratiques corruptives à l’échelle et renforcer le continuum famille-école
L’intérêt porté à l’éducation de nos enfants est d’autant plus grand que le Président de la République envisage de suivre personnellement ce secteur au même titre que la sécurité.
En matière de santé, Nous entendons fournir des efforts pour améliorer l’accès et la qualité des services et des soins de santé à travers :
En plus, des actions indispensables seront prises pour améliorer la qualité des soins dans le sous-secteur privé de la santé en adoptant la loi révisée portant exercice privé des soins de santé.
Pour améliorer la santé de la reproduction, nous allons renforcer la disponibilité et la capacité opérationnelle en planification familiale dans les formations sanitaires. A cet effet, en plus du renforcement des stratégies actuelles, les formations sanitaires et les sites de distributions à base de communautaire seront régulièrement approvisionnés en intrants.
Nous orienterons aussi nos efforts vers l’amélioration de l’état de santé de la mère et de l’enfant. Il s’agira de mettre l’accent sur le renforcement de la qualité des soins prénatals, néonatals et postnatals, les campagnes de vaccination, l’accouchement assisté, la qualité de diagnostic et le traitement rapides et efficaces des maladies. L’objectif est de réduire davantage les mortalités maternelle et infantile. Il s’agira aussi de renforcer la prise en charge nutritionnelle dans les formations sanitaires en général et au niveau communautaire en particulier. A cela va s’ajouter le renforcement des activités préventives et en matière de nutrition.
Afin de lutter contre les principales maladies transmissibles (Méningite, Rougeole, Cholera, VIH/Sida, Hépatites Tuberculose, le Paludisme), nous intensifierons les actions de prévention, de riposte, de surveillance, de prise en charge et de l’hygiène et assainissement. Pour le cas de la pandémie de COVID-19, nous continuerons à lui porter une attention particulière tant sur le plan de la prévention, de la vaccination que le prise en charge.
De manière transversale, la promotion de la santé publique se traduira par la mise en place de mécanisme de protection contre le risque financier lié à la maladie avec l’institution de la Couverture Maladie Universelle au profit des populations et la promotion des mutuelles de santé. De plus, les actions de changement de comportement notamment en matière de soins de santé primaire seront renforcées.
Les actions pour le développement du capital humain concerneront également la protection et le renforcement des capacités des jeunes à travers l’adoption de la Politique Nationale de Jeunesse et de son Plan Stratégique, le maillage territorial des Centres de Promotion des Jeunes et le renforcement de l’accès des jeunes ruraux et urbains à ces centres.
A cela vont s’ajouter la promotion des espaces de dialogue avec les jeunes et leur accompagnement dans la vie socioéconomique par l’intégration de 500 000 jeunes dans les circuits économiques. De même, nous entendons promouvoir les valeurs de créativité, du mérite, du civisme et de citoyenneté chez les jeunes pour un changement de comportement afin de valoriser leur contribution au développement.
Pour ce qui est des sports, Notre engagement est d’étendre les avantages des pratiques physiques et sportives à toute la population dans le but de la rendre beaucoup plus attrayants. Pour ce faire, nous entendons développer un sport de haut niveau et de masse par le biais notamment de :
L’élargissement et l’adoption d’une Politique Nationale des Sports ;
L’élaboration du Statut du Sport de Haut Niveau ;
La mise en œuvre d’une stratégie de détection et de formation des Jeunes Talents ;
La vulgarisation de la pratique du sport de masse et du sport en milieu scolaire ;
L’amélioration des mécanismes de financement du sport ; et
La promotion des Jeux Traditionnels du Niger
Nous poursuivrons également les actions de développement des infrastructures sportives par la création des Institut Régionaux de la Jeunesse, des Sports et de la Culture ainsi que des Centres Sportifs Nationaux et Régionaux de Formation des Jeunes Talents.
S’agissant de l’amélioration du cadre de vie de la population nigérienne, nous envisagerons de poursuivre les efforts en matière d’eau, assainissement et d’habitat.
L’accès à l’eau potable pour tous constitue une des priorités d’investissement dans le développement du capital humain. Pour répondre efficacement à ce défi, Nous poursuivrons la mise en œuvre du Programme Sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement en vue d’améliorer l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. C’est pourquoi, le financement pour l’hydraulique rurale et urbaine sera porté de 3% en moyenne à 7% du budget.
En hydraulique villageoise, il s’agit d’assurer la croissance continue de l’accès à l’eau potable sur l’ensemble du territoire nationale afin d’atteindre un taux de couverture géographique de 95%, une meilleure application de la politique de recouvrement des couts et la réduction des disparités inter et intra régionales dans l’accès à l’eau. A cet effet, les programmes opérationnels d’hydraulique seront centrés sur la construction des nouveaux points d’eau modernes et les réhabilitations avec notamment, la systématisation des Adductions d’Eau Potable Multi-Villages, la transformation des forages équipés de pompes à motricité humaine en Postes d’Eau Autonome ainsi que le renforcement de l’accès dans les zones difficiles.
Pour ce qui est de l’hydraulique pastorale, le maillage des points d’eau sera renforcé avec la réalisation de stations de pompage pastorales et de puits cimentés pastoraux.
En hydraulique urbaine, l’objectif poursuivi est d’atteindre un taux de desserte en eau potable de 100% avec la réalisation de branchements particuliers, de bornes fontaines publiques ainsi que l’optimisation des centres concédés à la SPEN et l’extension du périmètre concédé.
Les actions majeures en matière d’assainissement visent la réduction des disparités d’accès à travers des initiatives pour un changement de comportement, la réalisation d’édicules publics et l’équipement des chefs-lieux de régions en installations de traitement des boues de vidange.
Quant à la gestion intégrée des ressources en eau, Nous poursuivrons l’opérationnalisation du Plan d’Action National de Gestion intégrée des Ressources en Eau afin de garantir une approche globale intégrée de gestion des ressources en eau du pays.
Développement urbain et habitat
Relativement au développement urbain et à l’habitat, compte tenu de l’accroissement des besoins du fait de la croissance démographique, l’accent sera mis sur la coordination et la synergie des différents acteurs. Il s’agit de réaliser ou d’actualiser les schémas de planification urbain, les plans d’actions détaillant les opérations en perspectives et de mettre en place une chaine de maitrise des propriétés à travers le cadastre et l’assainissement des lieux.
En plus, pour davantage améliorer le cadre de vie, des mesures seront prises pour la valorisation des espaces verts ainsi que la lutte contre la prolifération des déchets. Ces mesures comprendront le renforcement de la législation, la sensibilisation, la promotion du recyclage et une meilleure implication du secteur privé.
Pour le cas spécifique des logements sociaux, les constructions se feront dans les grandes villes et les centres urbains moyens. De même, Nous envisageons de la restructuration de plusieurs vieux quartiers de certaines grandes villes et la construction des villages en matériaux définitifs dans les communes pour améliorer l’habitat et le cadre de vie.
Au niveau du cycle de base par contre, les indicateurs de couverture et d’accès ont relativement baissé par rapport à 2020. Cette situation s’explique notamment, en plus de l’amélioration de la fiabilité des données statistiques, par le contexte sécuritaire qui a entrainé la fermeture de 676 écoles et affecte le rythme de fréquentation même dans les écoles restées ouvertes dans les zones les plus exposées. Aussi, en vue de faire face à cette situation, des centres de regroupement des élèves sont en cours de création. Au-delà des solutions conjoncturelles, de nouvelles initiatives sont lancées en vue d’améliorer le niveau des enseignants et d’assurer un meilleur maillage du territoire en classes grâce à l’adoption de modèles alternatifs de construction. Les différents graphiques ci-après donnent l’évolution des principaux indicateurs par sous-secteur de l’éducation.
Les taux de couverture sanitaire, d’utilisation de PF et de létalité obstétricale intra-hospitalière ont connu des améliorations respectives de 0,86%, 2,27% et 0,12% par rapport à 2020. En revanche, les taux relatifs à l’utilisation des soins curatifs, aux accouchements assistés par un personnel qualifié et à la mortalité néonatale précoce intra-hospitalière ont relativement baissé.
En effet, les ouvrages hydrauliques réalisés en milieu rural ont permis aux taux de couverture géographique et d’accès théorique de passer respectivement de 72,39% et 47,24% à 72,97% et 48,61% entre 2020 et 2021. En hydraulique urbaine, le taux de desserte en milieu urbain a progressé de 98,24% en 2020 à 98,82% en 2021. L’évaluation des autres indicateurs d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement est en cours de réalisation. Pour ce qui de l’habitat, les indicateurs d’effets ne sont évalués que lors du recensement général de la population et de l’habitat.