En capitalisant sur les progrès de l’initiative 3N-les Nigériens Nourrissent les Nigériens, l’objectif est de créer les conditions pour moderniser le secteur agropastoral qui occupe 80% de la population active et représente environ 40% du PIB. Ainsi, Nous nous investirons à relever les défis majeurs au niveau des différents segments des filières agro-pastorales à travers la chaine de production, de conservation de transformation, de commercialisation et la mobilisation du financement.
En matière de production, les principaux défis à relever sous-tendent l’amélioration de la productivité des terres et du cheptel ainsi que la résilience des systèmes de production. C’est pourquoi, Nous allons renforcer les actions en nous appuyant sur l’expérience tirée de la mise en œuvre des phases passées de l’initiative 3N
Spécifiquement, en ce qui concerne la production agricole, ces actions porteront principalement sur :
L’appui à la production par la mise à disposition d’intrants de qualité et de matériels adaptés
La réalisation et la réhabilitation des aménagements hydro-agricoles et périmètres irrigués
L’adoption d’une politique foncière appropriée pour renforcer la sécurisation foncière
La réhabilitation des terres dégradées pour accroitre la disponibilité des terres exploitables.
En ce qui concerne les productions animales, Nous envisageons de :
Améliorer le mécanisme de sécurisation et de vaccination du cheptel
Rehausser le maillage en points d’eau pastoraux notamment dans les zones difficiles
Aménager et sécuriser les espaces pastoraux, et réhabiliter les terres pastorales dégradées
Promouvoir la recherche zootechnique et vétérinaire et l’amélioration génétique du cheptel
Faciliter l’accès aux aliments bétail et intrants zootechniques
Créer les conditions d’une plus grande implication du secteur privé
Accroitre la contribution de la pèche, de l’aquaculture et de l’apiculture à l’économie.
Pour impulser une dynamique d’accroissement des productions animales et végétales, Nous allons accélérer la mise en place des plateformes intégrées de services (maisons du paysan) à l’échelle nationale. L’objectif est de rendre accessible les intrants et équipements agricoles, les aliments bétail, le conseil agricole et l’encadrement de proximité aux producteurs et une meilleure utilisation des informations climatiques pour la production.
S’agissant de la transformation et de la commercialisation, le défi est celui de l’amélioration de la valeur ajoutée et de la compétitivité des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. En termes d’actions, Nous travaillerons à valoriser les produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques dans un contexte de concurrence continentale et internationale. En particulier, , un accent sera mis sur l’amélioration des conditions de conservation et de stockage, la création et l’équipement des unités de transformation, la réalisation des pistes de desserte et la mise en place de dispositifs innovants de commercialisation. Il sera privilégié le développement des filières à haute valeur marchande telle que les filières niébé, oignon, poivron, viande, poisson et miel ainsi que le renforcement des capacités des acteurs concernés. En outre, Nous envisageons d’exploiter l’avantage concurrentiel des produits présentant une forte valeur marchande en accélérant leur certification et leur labélisation.
En ce qui concerne le financement de l’entreprenariat agricole, les difficultés d’accès aux crédits constituent le principal défi à relever. Ainsi, pour susciter une pleine implication de la population active en particulier les jeunes et faire du monde rural le levier de création d’emplois, Nous nous activerons à réorganiser la chaine de financement. Pour ce faire, les institutions de microfinance adossées aux maisons du paysan seront opérationnalisées. Les facilités offertes à travers le Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle seront largement étendues pour créer la proximité de financement des microprojets au profit des producteurs. Ces dispositifs viendront en renforcement des mécanismes existants de financement des PME/PMI. Le financement de l’entreprenariat dans le domaine agropastoral favorisera les IDE dans les filières porteuses.
Pour atteindre les objectifs de transformation du monde rural, la priorité sera orientée vers l’approche chaines de valeur agricole afin de fédérer les objectifs à travers la création des Pôles de Développement Economique autour des grands bassins de production. Dans cette optique, les principales actions seront centrées sur les produits à haute valeur marchande. Ainsi, les programmes prioritaires identifiés dans les chaines de valeurs agro-sylvo-pastorales et halieutiques viseront le développement des cultures céréalières, des légumineuses, des produits d’élevage et des produits forestiers non ligneux. Ces priorités seront matérialisées à travers les Programmes phares relatifs au sucre, au riz, au niébé, à l’oignon, au moringa, au bétail/viande et à la production avicole et pintade.
En outre, étant donné les effets du changement climatique au Sahel sur la résilience des bases productives, Nous travaillerons à la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des accords internationaux, à l’amélioration des conditions environnementales des communautés et à la mobilisation des fonds innovants notamment pour le programme d’adaptation.
A travers la diplomatie environnementale, Nous impulserons et appuierons fortement ls initiatives en faveur de la coopération régionale et internationale pour atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les conditions de vie des populations. Un accent particulier va être mis sur la protection et la régénération des bases productives à travers des actions de lutte contre la désertification et le tarissement des cours d’eau, notamment dans le cadre d’initiatives régionales telles que la Commission Climat pour la Région du Sahel ou l’initiative « Grande Muraille Verte ».
Malgré les appuis à la préparation, la campagne agricole d’hivernage 2021 a enregistré un déficit lié principalement à l’arrêt précoce des pluies.
La récolte de céréales a été déficitaire avec des taux de progression relativement faibles à négatifs par rapport à la cible. Ainsi, la production céréalière est 3.497.695 tonnes pour des besoins de 8.000.000. Par rapport à son niveau de 2020, la production a baissé de 36,72%. S’agissant des cultures de rente, la production annuelle s’est établie à 2.580.575 tonnes. Cette faible performance s’expliquerait principalement par l’arrêt précoce des pluies, la faible utilisation des semences améliorées et la pression parasitaire. De même, le ratio d’encadrement technique a atteint la valeur cible qui est de 1/800. Par ailleurs, la production des cultures irriguées est évaluée à 1.122.149,38 tonnes d’équivalent céréalier pour une cible de 1.500.000.
Dans le domaine de l’élevage, les indicateurs de performance ont globalement progressé.
En effet, le taux d’exploitation du cheptel, les taux de couverture vaccinale des petits ruminants (PPR) et des camelins (Pasteurellose cameline) ont progressé respectivement de 5%, 5% et 17%. Quant au taux de couverture vaccinale des bovins (PPCB), il a connu une baisse de 15%, pour s’établir à 63% en 2021. La faiblesse dans la vaccination du bétail s’explique notamment par l’insuffisance de vaccins pour le cas de la pasteurellose caméline et le retard de leur livraison pour la PPCB et la PPR. Les productions de viande et lait ont par conséquent augmenté de 902 et 117.036 tonnes respectivement par rapport à leur niveau de 2020.
Les efforts de gestion durable de l’environnement ont contribué à l’amélioration des rendements des terres et de la production halieutique ainsi qu’à la création d’emplois.
Concernant les terres agricoles improductives, les actions de restauration se traduisent par l’augmentation des rendements qui ont été en moyenne de 448,81 kg/ha pour le mil et de 590,25 kg/ha pour le sorgho. Les traitements mécanique et biologique des terres pastorales ont, quant à eux, entrainé un accroissement de la biomasse qui est en moyenne nationale de 1.255,65 kg de MS/ha, avec le plus grand rendement enregistré dans la région de Maradi (2.802,35 kg de MS/ha). Pour la production halieutique, elle s’établie à 47.200 tonnes de poissons (correspondant à une valeur1 marchande estimée à 70,8 milliards FCFA) sur une prévision de 30.000 tonnes. S’agissant des produits forestiers non ligneux, les productions2 sont à 69.979 tonnes de feuilles de moringa, 134 tonnes de gomme arabique et 46.944 litres de miel. Le renforcement de la résilience à la base se traduit aussi par la création d’un total de 34.715 emplois temporaires de six mois au profit des femmes et des jeunes à travers le CFW dont la rétribution est évaluée à 11,6 milliards de FCFA au titre de 2021.